Investir n’est pas scalper
Dans cet article, le Pr. Ben t’explique les différences entre les investisseurs et les scalpeurs. En effet, l’investissement dans les TCG tels que Pokémon et Lorcana est souvent confondu avec le scalping, notamment lors des périodes de forte hype autour d’un produit ou d’une série, lorsque que les prix montent.
Les scalpers ont mauvaise réputation car ils empêchent les collecteurs et véritables passionnés d’acquérir les produits aux prix magasin (aux prix conseillés par les éditeurs). Exemple : « C’est à cause de vous qu’on ne peut pas mettre la main sur du Pokémon 151 ».
Il s’agit donc et de lever l’ambigüité véhiculée au sein de la communauté qui contribue à confondre ces deux pratiques. En bref, pourquoi investir n’est pas la même chose que scalper ?
Définition : investisseur (Robert) : individu ou entité investissant des capitaux dans une activité économique avec l’objectif de réaliser un bénéfice.
Définition : Scalper (Pr. Ben) : individu uniquement motivé par l’ambition d’une plus-value rapide (quelques jours/semaines voire mois). Son objectif est de contribuer à créer une pénurie ciblant un produit très attendus en vidant les stocks dès la phase de précommande ou dès son arrivée en magasin. Achetant au plus tôt et en large quantité, il espère revendre ces items rapidement sur des sites de vente secondaire. Sa plus-value résulte de la frustration des consommateurs n’ayant pas réussi à se procurer ces objets en magasins, faute de stocks disponibles.
1) L’investissement dans les objets de collection n’est pas une pratique nouvelle
Investir dans les JCC Pokémon, Lorcana ou Magic n’est pas une pratique nouvelle. Elle est apparue en réalité dès la naissance de ces franchises dans la mesure où un objet de collection recèle une valeur liée à sa rareté et à la demande. Nos grands-parents collectionnaient déjà les timbres et certains revendaient leur collection avec profit pour financer d’autres projets. Il en va de même pour les pièces de monnaie, les tableaux et de nombreux autres objets de collection qui prennent de la valeur avec le temps (montres de luxe, sacs à main de grandes enseignes etc…). Avant leur époque, les puissants et les plus fortunés possédaient des cabinets de curiosités, objets d’échanges et de reventes.
2) Investisseur et scalper : deux profils différents
A) L’investisseur dans les TCG est avant tout un passionné qui allie souvent hobby et rentabilité. Il peut aussi bien revendre une partie de sa collection pour tirer un profit finançant d’autres projets que pour obtenir davantage de liquidités pour compléter ses sets ou acquérir des items exceptionnels. Pour déterminer ses investissements, il se fie à son expérience, à sa connaissance du marché et à son intuition pour identifier une série ou un item en particulier qui possède les caractéristiques qui en feront un item rare et recherché avec le temps.
==> Grâce à ses connaissances, l’investisseur anticipe les tendances.
B) Le scalper agit souvent en groupe et suit une tendance. Il applique des stratégies originellement pratiquée dans le milieu de la Bourse (ouvrir et fermer une position dans un très court laps de temps). Organisé en réseau, il cible les items recherchés et à la mode aussi bien des snickers, des consoles de jeux (cf. Playstation 5) que des cartes de nos TCG préférés. Des groupes dédiés (souvent payants) lui permettent d’échanger des informations et de s’organiser pour cibler un produit et/ou une région. Le scalper est rarement un véritable passionné et se trouve bien embarrassé lorsqu’un stock lui reste sur les bras. Il prendra rarement plaisir à ouvrir ses invendus quelques années après leur achat (ce qui le distingue encore une fois de l’investisseur).
==> Avec les informations partagées par son réseau, le scalpeur surfe sur une hype.
3) Un perception du temps différente
A) L’investisseur se projette sur le long terme voire le moyen terme. Il sait que le marché des cartes est très volatile et que les meilleures performances sont liées au temps et à la rareté. Il planifie ses acquisitions de manière stratégique pour acheter au meilleur moment et donc au meilleur prix (souvent quelques mois après la sortie d’une série) ou lors d’un Reprint voire d’une promotion comme le Black Friday. S’il estime qu’un produit est trop cher lors de sa sortie à cause de la hype, il est capable de faire l’impasse ou d’attendre un meilleur moment pour l’acquérir. En ce sens, il n’est pas soumis au FOMO (Fear Of Missing Out). Ensuite, Il conserve précieusement ses items comme on le ferait avec un bon vin et identifiera le bon moment pour les revendre dans le futur. En réalité, les investisseurs achètent lorsque les produits sont abondants et facilement trouvables à des prix avantageux. En ce sens, ils ne peuvent pas être assimilés à des scalpeurs qui seraient responsables d’une pénurie de ressources.
==> L’investisseur construit sa stratégie dans le temps et avec des résultats différés. (Un bon investisseur aura donc acheté du Pokemon 151 en février 2024 lorsque les produits étaient largement disponibles et ne faisaient pas encore l’objet de la chasse que l’on connait actuellement. Autre exemple, le contexte actuel apparaît suffisamment propice pour se pencher sérieusement sur la série Forces Temporelles ou sur la dernière vague du chapitre 1 de Lorcana.)
B) Le scalper doit obligatoirement surfer sur la hype. Il lui faut rapidement vider les stocks pour bénéficier de l’effet pénurie et revendre plus cher qu’au prix magasin. Il achète donc dès que les produits sont disponibles. Les plus performants d’entre eux utilisent des logiciels de scan d’Internet pour commander automatiquement les produits dès leur mise en ligne. Cette automatisation de la recherche et de l’achat leur permet d’avoir une longueur d’avance sur les autres. Il s’agit donc pour le scalper de réaliser « des coups » avec un résultat rapide. Du point de vue des professionnels, le scalper n’est pas un bon client dans la mesure où il n’hésitera pas à annuler une commande -s’il en a la possibilité- dès lors que la hype annoncée ne prend pas et que les bénéfices rapides espérés ne sont plus envisageables en raison du contexte (inversion de la tendance, stock plus importants que prévus, Reprint…).
==> Le scalpeur est prisonnier de l’instant présent et vise le profit immédiat.
En conclusion, Investir et scalper sont donc deux pratiques distinctes voire opposées dans la mesure où elles obéissent à des logiques et des temporalités radicalement contraires.
Note du Dresseur Nico: si tu veux obtenir plus de conseils sur l’investissement dans Pokémon, c’est par ici: